Pourquoi la psychanalyse ?

Ces derniers temps, plusieurs nouvelles approches psychothérapeutiques ont vu le jour (Thérapies Comportementales Cognitives, thérapies systémiques, EMDR, EFT, médicaments psychotropes…).

Ces approches thérapeutiques ont un grand intérêt, notamment parce qu’elles sollicitent le patient en le faisant agir et/ou ressentir (sauf pour les psychotropes). Cela dit, ces formes de thérapie échouent souvent quand elles ne sont pas intégrées dans une démarche globale (comme un antidouleur peut cacher une pathologie sans la soigner tout en la laissant s’étendre).

J’estime donc qu’ils manquent une dimension essentielle à toutes ces approches : la dimension du sens. En effet ce qui différencie l’homme des autres êtres vivants c’est le fait qu’il donne du sens à sa vie et à ses actions. Selon moi, un grand nombre de pathologies psychiques humaines résulte de l’incapacité du sujet à inscrire ce qu’il ressent ainsi que le cours de son destin et de ses actions dans une démarche de sens.

La psychanalyse offre un espace propice à la construction de lien psychique qui constituent, pour le sujet, la dimension humaine de sa relation au monde.

Pourquoi Carl Gustave JUNG ?

Ce qui intéresse Freud, l’inventeur de la psychanalyse, ce n’est pas le psychisme et l’inconscient en tant que tels mais plutôt les mécanismes psychiques et inconscients. Freud pense que pour être pris au sérieux il faut donner une allure scientifique à sa théorie. Or, la science qui prédomine à son époque repose encore sur des modèles mécanistes et causalistes, à l’instar de la physique newtonienne.

Carl Gustave Jung ne peut se résoudre à une telle approche qu’il juge réductrice. Pour lui, la psyché humaine et plus largement, la vie, revêt une valeur sacrée et ne peut se limiter à un amas d’articulations aussi sophistiquées soient-elles. Pour Jung l’inconscient est une instance, avec laquelle un dialogue peut s’établir, , et le psychisme (conscient et inconscient pris dans leur ensemble), poursuit un objectif : la réalisation de Soi.

Nous pourrions débattre longuement de la pertinence de l’une ou l’autre de ces approches mais je souhaite rester bref. Personnellement, j’ai penché en faveur de l’approche jungienne car elle me semble porteuse de bien plus d’effets positifs pour le "patient". La dimension de la Vie et de sa célébration y occupe une place prépondérante, ce que j’estime en soi être hautement thérapeutique. La simple posture jungienne, qui envisage la vie sur un plan plus large que le pulsionnel et la causalité, agit à l’instar d’un terreau fertile où l’être peut se nourrir.

Psychanalyse et Gestalt

La psychanalyse est une discipline très subtile qui permet d’explorer des aspects cachés de la psyché humaine. Toutefois, comme outil thérapeutique, j’observe que la psychanalyse, même jungienne, se heurte souvent à une difficulté majeure :

La cure analytique repose principalement sur la parole. Or, chez beaucoup de personnes, le langage revêt un haut degré d’abstraction. La parole est coupée des noeuds émotionnels qui sont à l’origine des souffrances psychiques. Le sujet tourne en rond dans son discours en cherchant « des solutions avec sa tête ».

Comment revenir à une parole pleine et libératrice ? Une parole habitée par le sujet, à même d’avoir un effet thérapeutique.

À cela, la gestalt thérapie apporte des réponses tout à fait intéressantes : En court-circuitant les couches abstraites du langage, en privilégiant l’éprouvé au discours, en restant axé sur ce que le sujet ressent, le thérapeute gestaltiste tente en permanence de renouer avec les couches profondes où les souffrances prennent leurs racines.

La gestalt thérapie associée à la psychanalyse jungienne, discipline à laquelle le docteur Pierre Coret donne le nom de Gestalt Thérapie Analytique, recherche donc un effet psychothérapeutique en profondeur et non un renforcement de mécanismes défensifs en surface - renforcement que j’estimerais être anti-thérapeutique.